/ 288
278. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

C’est dans ces vers sacrés, mêlés de symphonie, Qu’il sied bien aux Auteurs d’exercer leur génie. […] Le bon y est toujours trop mêlé, trop confondu avec le mauvais, pour qu’on puisse être assuré d’en faire la séparation, & de profiter de l’un sans ressentir l’impression de l’autre. […] Saint Thomas, par exemple, pose pour principe, que tout ce qu’on fait devant être réglé par la raison ; les mots pour rire & tous autres jeux deviennent condamnables ; 1°. lorsque dans les jeux on mêle des actions ou des paroles déshonnêtes, ou nuisibles à la réputation du prochain ; 2°. lorsque le jeu étant de soi-même indifférent, il se trouve joint à des circonstances qui le rendent mauvais, comme si l’on vouloit jouer des jeux que l’Eglise auroit défendus132. […] « Mais pour avoir lieu de dissuader ses amis là-dessus, sans qu’ils puissent croire que c’est pour se tirer de la mêlée, il faut qu’ils sçachent que celui qui les conseille est résolu de ne se battre jamais en duel, & que c’est une résolution qu’il ne prend pas sur le champ, dans la considération d’un péril prochain ; c’est pourquoi il faut s’en expliquer de bonne heure, hardiment & hors de l’occasion, & déclarer que si quelqu’un l’appelle, ce sera à dire qu’il ne se veut pas battre, parce que, sçachant sa résolution, il ne s’amuseroit pas à faire du bruit par un appel inutile.

/ 288