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271. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Quand en effet les Spectacles seroient nécessaires dans de grandes Villes où abondent tant de personnes plongées dans l’oisiveté, l’autorité du Ministere n’auroit pas à s’en mêler pour les encourager, puisque de tous les besoins publics ce seroit toujours celui qui courroit le moins de risques. […] C’étoit trop peu pour eux d’aller à des batailles : Il falloit seul à seul causer des funérailles Cher leurs plus chers amis, chez leurs propres parens, Sans même être mêles parmi leurs différens, L’honneur d’être second dans les grandes querelles Leur causoit tous les jours cent affaires cruelles ; Servant également dans ces sanglans combats, Ceux qu’ils devoient aimer, & ceux qu’ils n’aimoient pas : Et pour dernier malheur, en mourant sur la place, A-t-on lieu d’espérer que Dieu leur ait fait grace ? […] Il est vrai que peu de personnes connoissent le danger des passions, dont on n’est ému, que parce qu’on est le spectateur ; mais elles ne causent guere moins de désordre que les autres ; & elles sont encore en cela plus dangereuses, que le plaisir qu’elles causent n’est point mêlé de ces peines & de ces chagrins qui suivent les autres passions, & qui servent quelquefois à en corriger ; car ce qu’on voit dans autrui, touche assez pour faire plaisir, & ne le fait pas assez pour tourmenter. […] Quant à ces Gallo-Grecs, dit-il, c’étoit une Nation mêlée & abâtardie, & le reste de ces anciens Gaulois qui, sous la conduite de Brennus, avoient ravagé la Grece ; puis étant passés en Orient, ils s’étoient établis au milieu de l’Asie.

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