Si quelqu’un dit qu’il n’y a au contraire dans les spectacles d’aujourd’hui que des choses innocentes, honnêtes & agréables, il est aisé de leur répondre avec Tertullien qui se fait la même objection, qu’on n’a jamais vû mêler du fiel avec le poison que l’on cache plutôt dans les ragoûts les plus exquis, & l’on déguise soigneusement les amertumes sous la délicatesse des mêts. […] Je veux, dit ce Pere, que tout ce que nous représentent les comédiens paroisse généreux, fin, honnête, délicat, & qu’il soit même accompagné des charmes de la musique ; il ne faut considérer tous ces agrémens que comme un breuvage de miel mêlé de poison : soyez donc en cela plus touché du danger, que du plaisir.