Je me hâte de passer à une discussion moins grave et moins sérieuse, mais qui nous intéresse encore assez pour mériter nos réflexions, et dans laquelle j’entrerai plus volontiers, comme étant un peu plus de ma compétence ; c’est celle du projet d’établir un Théâtre de Comédie à Genève. […] Y aurait-il au monde un plus brillant spectacle que de voir sur ce vaste et superbe bassin, des centaines de bateaux, élégamment équipés, partir à la fois au signal donné, pour aller enlever un drapeau arboré au but, puis servir de cortège au vainqueur revenant en triomphe recevoir le prix mérité. […] Je voudrais que les pères et mères y assistassent, pour veiller sur leurs enfants, pour être témoins de leur grâce et de leur adresse, des applaudissements qu’ils auraient mérités, et jouir ainsi du plus doux spectacle qui puisse toucher un cœur paternel. […] Puisse-t-elle connaître et mériter son sort ! […] Ainsi, non seulement je jouis du plaisir de leur avoir le premier rendu l’honneur qu’ils méritent, mais de celui d’entendre mon jugement unanimement confirmé.