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19. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Qu’on leur abandonne, à la bonne heure, l’avant-salle du théâtre, les foyers et les coulisses ; ces endroits sont dignes d’eux, déjà souillés par leur séjour, il importe peu d’y voir leurs images : ils ne méritent pas d’être ailleurs. […] Mais comme on doit faire l’aumône avec sagesse, et préférer les pauvres qui le méritent, que ce ne soit jamais qu’après qu’il auront quitté leur métier, ou pour leur faciliter la retraite. […] Et alors elle partage entre eux la dépense sans partialité, leur permettant néanmoins d’enchérir à l’envi les uns des autres, pour mieux mériter sa tendresse. […] quelle punition ne mériteraient pas les insultes qu’elles font à la vertu, si elles n’étaient à l’abri sous le privilège de leur état ? […] Il y a bien peu de pièces où dans le fond, l’intrigue, le dénouement, il n’y ait quelque action méchante, et des paroles lascives et à doublé entente, et souvent obscures et grossières : témoin Scarron, Monfleury, Poisson, Molière, Dancourt, Gherardi, Vadé, et cent autres dont la plupart des pièces en sont semées, et méritent qu’on les chassât.

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