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39. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Mais, outre que dans la Mettrie le mérite étoit médiocre, d’ailleurs c’est un impie, un débauché, quelque talent qu’on lui suppose, qui mérite peu les éloges publics d’un roi & d’une académie. […] C’est après l’éducation, la science, le mérite d’un petit-maître. […] Moliere, pendant plusieurs années, avoit couru les tréteaux de cette province, & il y avoit composé plusieurs farces que pour son honneur on n’a jamais donné au public ; il avoit appris le jargon du peuple, comme il y paroît par les scènes gasconnes de Pourceaugnac ; il y avoit acquis la facilité de composer des mots burlesques dont on lui veut faire une mérite : mérite médiocre, commun à toute la populace. […] Ses poësies, dit ce critique, ne plaisent que sur le théatre, & n’ont aucun mérite à la lecture ; parce qu’elles ne consistent qu’en images, pantomimes & ariettes, & ne disent rien à l’esprit. […] Le plus grand mérite auprès de ces sages maîtres de la langue, est le talent de l’art dramatique.

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