Car si la loi subsistait encore, n’y en aurait-il point aujourd’hui plusieurs que la crainte de ce châtiment obligerait de renoncer au mariage ? Outre que bien des maris soupçonneux, emportés, et brutaux diffameraient de jeunes femmes sages et honnêtes, par une fausse accusation ; au hasard des peines portées contre eux par la même loi ; et qui n’allaient qu’à perdre le droit de pouvoir répudier leur femme, et à payer une amende pécuniaire à ses parents. […] Enfin Jésus-Christ les a absolument déchargées de ce sacrifice terriblement onéreux, que la loi appelait le sacrifice de jalousie ; et par lequel les maris jaloux éprouvaient la fidélité suspecte de leurs femmes, en la manière qu’on verra dans le second volume de cet ouvrage. […] Et parce que les Ordonnances et Censures Ecclésiastiques n’ont jamais tant de force, que les Lois Civiles portées sous de certaines peines : J’approuverais fort l’expédient du P.S. qui proposa de faire passer en parti, une certaine amende au profit des pauvres. […] La complaisance respectueuse que les hommes ont pour le Sexe, non seulement par un instinct naturel, mais encore par un usage particulier à notre nation, me répondrait du succès, au moins à l’égard de toute l’honnêteté extérieure : Et quand elle serait une fois rétablie, le cœur se rappellerait insensiblement à l’amour, et aux lois exactes de la pudeur.