Il n’a qu’à lire le 9e Canon du Concile de Chalons sous Charlemagne « Et histrionem sive scurronum et turpium seu obscænorum jocorum non solum ipsi respuant, verum etiam fidelibus respuenda percenseant. […] Serait-il en effet nécessaire d’entrer en discussion avec un homme, qui connaissant, à ce qu’il dit, quelle est sur les spectacles la Tradition de l’Eglise manifestée par tous les Pères et les Conciles depuis le premier jusqu’au dernier, laisse à l’écart tous ces Pères et ces Conciles, « pour se rendre, dit-il, à la droiture de la raison », et à une autorité supérieure qu’il croit trouver dans quelques Scholastiques. « Si je m’abandonne à la rigueur avec les Pères de l’Eglise,ce sont ses termes23 , et que j’invective contre la Comédie, comme contre une des plus pernicieuses inventions du Démon, je ne puis lire nos Théologiens, ces grands hommes si distingués par leur piété et par leur doctrine, que je ne me laisse adoucir par la droiture de leur raisonnement, et plus encore par la force du leur autorité. […] Les pères maltraités par l’Auteur, parce qu’il ne les pas lus dans leur source. […] Franchement cette idée basse que l’Auteur a des Pères montre bien qu’il ne les a point lus dans leur source, et qu’il a été de bonne foi lorsque voulant nous citer quelques mots de S. […] Ici, Messieurs, pour ne pas combattre en aveugle le prétendu Théologien, je me suis vu obligé de parcourir les principales pièces qu’on représente le plus souvent sur le Théâtre ; et si dans ce lieu uniquement destiné aux Sciences Ecclésiastiques, je n’ose vous lire des Vers, où les artifices de l’Amour déréglé et les démarches d’une ambition démesurée se montrent avec l’appareil le plus capable de séduire les cœurs, voyons du moins ce que pensent les gens du monde et les plus habiles connaisseurs touchant les divertissements du Théâtre d’aujourd’hui.