Car encore bien que par le refroidissement de la charité, et de la piété Chrétienne, les fidèles commencent maintenant à donner moins de temps à ces actions saintes, et à demeurer moins assemblés dans les lieux saints ; il est néanmoins constant, que suivant l’usage des siècles passés, et suivant la discipline ancienne de l’Eglise, les jours des Fêtes étaient presque entièrement occupés par les exercices spirituels qui se faisaient dans les Eglises. En effet, ne voit-on pas dans la lecture des Pères, que les Messes solennelles, les lectures saintes, la psalmodie, les exhortations, et les Sermons, ne donnaient point le loisir aux Chrétiens de vaquer à quelque autre chose, mais les obligeaient d’être continuellement dans les lieux saints ? […] « Sint oculi manusque vestræ toto illo die ad Deum expansæ. » Je dis bien davantage, il est impossible que cette occupation continuelle aux choses de Dieu, pendant les jours des Fêtes, ne se trouve par tous les lieux où l’on travaille sérieusement à rétablir le culte divin ; car les Heures Canoniales, la solennité des Messes, la Doctrine Chrétienne commandée par le Concile de Trente, et les Sermons, remplissent toute la journée. […] Car quoique les assemblées des Chrétiens dans les Eglises soient des moyens qui servent excellemment à cette sanctification ; s’il arrive toutefois qu’elles aient cessé en partie en quelques lieux par le relâchement de la piété ; les fidèles ne laissent pas d’être tenus de renoncer à ces vaines et profanes récréations en ces saints jours, afin de les passer saintement.