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177. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

) le cinisme de la licence ombrager la tête de la galanterie de son pennage orgueilleux ; la hardiesse, mere du vice regner dans des yeux impudens, comme dans ceux des Bacchantes échevelées, quand un thyrse à la main, elles fouloient aux pieds les sages loix de la pudeur ; des demi-robes parsemées des couleurs de la débauche & semblables à celles des Filles de Sparte, quand presque nuës elles alloient disputer le prix des exercices gymmiques ; le feu des peintures dangereuses vomi par cent bouches impures, comme les flammes de l’Etna pour le malheur de ceux qui l’environnent ; une jeunesse novice portant d’une main la torche ardente de la passion aveugle, & de l’autre le frêle roseau de l’inexpérience, aller en foule porter dans le gouffre de la corruption les tendres fruits de l’éducation, les racines déliées de la vertu & les fleurs délicates de la santé . […]  qui venge les bonnes mœurs sacrifiées aux licences de la Scène ; c’est la Philosophie austère de Sparte qui emprunte la Littérature d’Athènes pour foudroyer Sophocle, Euripide Aristophane, & tous leurs descendans : ce coup est formidable, il ressemble à l’attaque brusque & impétueuse de ces guerriers d’Homère, qui terrassoient quiconque osoit paroître sur le champ de bataille . […] les plaintes de la société, de l’Etat & de la Religion… leurs droits sont violés ; leurs loix sont méconnues ; l’impiété qui marche le front levé, paroît en les offensant promettre l’impunité à la licence qui s’accrédite de jour en jour .

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