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82. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

Louis, le Debonnaire, ordonne aux Laïques d’honorer les Prélats, d’observer les jeûnes1 ordonnés par ceux-ci, & de les faire observer aux personnes qui leur sont soumises, de veiller à l’observance des jours de Fêtes, & pour y vaquer en toute liberté, de faire cesser le commerce ces jours-là, & les exercices du Barreau. […] La discipline s’est relâchée aussi-tôt que la liberté a été rendue au Christianisme ; on a fait depuis des efforts inutiles pour la faire revivre, & jamais la chose n’a été moins praticable que dans notre siécle : les Prélats sont trop sages pour l’entreprendre sans l’accession des puissances séculiéres, & l’opposition de celles-ci ne porteroit aucune atteinte au pouvoir de l’Eglise. […] Cette dependance, si on peut la nommer ainsi, ne fait que resulter du consentement des puissances temporelles qui trouvent bon que les qualités de fidéle & de citoyen se réunissent ; elle ne subsiste qu’autant de tems il plaira au Monarque d’interdire toute autre religion dans le Royaume, il est toujours le maître d’accorder la liberté de conscience, sans que l’Eglise ait aucun droit de s’y opposer.

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