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68. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

D’un autre côté, il n’est pas moins vrai que le peintre de Henri, qu’on dit si timide, si modeste qu’il a fallu l’autorité du premier Prince du Sang, pour le résoudre à donner au public ce qu’il n’avoit fait que pour un théatre de société, n’a pas craint de bien enlaidir son héros, par des basses familiarités & des libertés indécentes prises avec la fille de son hôte, devant son pere & sa mere, & tout le public : ce qui n’est, ni édifiant, ni honnête, ni digne d’un grand prince. […] Il est vrai que la liberté d’avoir des serrails le rendroit inutile. […] Ce n’est qu’un jeu : ils ne s’interdisent pas la liberté d’insérer des pieces anciennes, ni même les nouvelles qu’ils recevront ; & de diminuer ou de multiplier à leur gré les représentations & les reprises de celles qui sont annoncées. […] Fort jalouse de son mari, elle le quitta, & s’en fut en Hollande, où elle jouissoit d’une entiere liberté. […] Si quelqu’un des regards bienfaisans de ce prince ne se portoient sur nos feuilles, nous n’aurions plus la liberté d’être les échos de la reconnoissance publique.

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