de Mortfontaine y établit une rente de cent ving livres, a-t-il gêné la liberté du choix ? […] de Mortfontaine pensent bien différemment ; celui-ci établit une rente de cent vingt livres, & laisse la liberté du choix ; l’autre se trouve grévé par l’énorme dépense d’un ruban, d’une bague & de quelques roses, & veut disposer en maître du choix. […] C’est un libertin qui devient amoureux des prétendantes à la Rose, leur tient des mauvais discours, prend avec elles des libertés auxquelles elles se prêtent : il ne réussit pas, parce qu’elles aiment ailleurs. […] Le vrai but de l’Auteur a été d’établir la morale de Moliere, qu’ il faut laisser aux filles une entiere liberté. […] Il ne faut pas devenir le tyran des enfans, par un excès de rigueur : mais en général la legereté, la facilité, l’amour du plaisir, la vanité, sur-tout dans le sexe rendent absolument nécessaire la vigilance des parens & des maîtres, la suite du danger, l’éloignement des moindres libertés, si on veut conserver le trésor de l’innocence.