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278. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Pour moi, Monsieur, je m’en mets fort peu en peine, et je suis persuadé que la chose vous est aussi assez indifférente ; Mais puisque vous désirez que je vous dise ce que je pense du mérite de cette Lettre, je m’en vais vous le dire bonnement, et je le ferai même à l’heure qu’il est plus volontiers et avec plus de liberté, n’ayant plus d’Auteur à ménager. […] Et si quelquefois on les punit sur le Théâtre, c’est après avoir laissé la liberté à des impies de blasphémer, et d’insulter au Ciel et à ses foudres. […] Qu’il lise les Lois, et il verra qu’elles font tomber l’infamie « sur ceux qui font métier de jouer sur le Théâtre, et qui en tirent un gain et un profit honteux», ainsi que font nos Comédiens ; et que par conséquent elle ne s’étend point à des jeunes gens, à qui on ne fait déclamer que des Pièces honnêtes, et en forme d’exercice seulement, afin de les disposer à paraître quelques joursn avec plus de liberté et de hardiesse dans les emplois publics. […] Mais ce sont là de ces libertés de Théâtre qui ne laissent pas d’être honnêtes, et de ne blesser en rien le Christianisme, ainsi que parle le Docteur ; mais peut-il s’imaginer qu’on l’en croira sur sa parole ?

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