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28. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Lettre à M. […] Vous avez prévu, Monsieur, l’effet de votre Lettre sur les mondains et sur nos grands esprits : elle n’a été dictée, selon eux, que par le faste et l’orgueil, qui seul vous l’a fait publier. […] Je finis, Monsieur, en vous réitérant ma satisfaction de votre Lettre, malgré toutes les censures privées et publiques : ente autre, celle d’un Ecrivain fort connu et de beaucoup d’esprit, qui s’est adressé une Lettre d’un Poète Anglais, auteur de plusieurs Poésies dramatiques qu’il abjure entre les mains d’un Ministre Anglican, savant Docteur, et également habile médecin, puisqu’il le guérit sur le champ de tous ses scrupules, en lui apprenant que ses Pièces de Théâtre sont à peine connues, et qu’elles tomberont bientôt dans un entier oubli. […] Rousseau de Genève nous a démontré invinciblement son incompatibilité avec les bonnes mœurs, dans son éloquente Lettre à M. d’Alembert. […] En finissant cette Lettre, je reçois le Journal de Trévoux, dont le principal Auteur est fort de mes amis, et s’est concilié l’estime générale des savants et des gens de bien par sa modestie, sa sagacité, son impartialité et son désintéressement : le cas qu’il fait de votre Lettre, l’a engagé à la déposer toute entière dans son Journal, comme un monument consacré à la Religion dont il est l’infatigable défenseur contre tous les Ecrivains qui osent l’attaquer.

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