cela seul ne suffit-il pas, pour fuïr le theatre, où l’on apprend tant de leçons de railleries, & d’impieté ? […] C’est aussi pour cela, que l’on court volontiers au theatre, où l’on voit si bien faire ce personnage, & d’où l’on tire de si belles leçons : Theatre mal-heureux, sur lequel on a vû naître de nos jours, quelque chose de pis, que ce qu’avoit celuy des Romains, où la pieté n’étoit pas tant décriée par les infidéles qui l’ignoroient, qu’on la veuë l’être aujourd’huy par des Chrétiens, qui la connoissant, en ont fait leur fable & leur divertissement ! […] Mais comme vous pourriez vous retrancher, en me disant deux choses, & que ces pieces ne se joüent pas tous les jours, pour soüiller toûjours le theatre, & que toutes les personnes qui ont plus de Christianisme, ont coûtume de s’en abstenir ; je vous l’accorde, quoy que cela se pourroit assez disputer : Laissons donc ce theatre infame & libertin, pour vous mettre hors de combat : Mais revenons aussi à ce theatre, dont j’ay tantôt parlé, qui ne respire que l’air de l’amour, qui en enseigne si delicatement tous les leçons, & que vous voudriez bien justifier, disant que des bouffonneries impies ne s’y voyent point ; or sachez, que celuy-cy n’est gueres moins dangereux que l’autre.