Le théatre a pris la place du burlesque, & ne vaut pas mieux : c’est l’ordinaire en France, les goûts forment le langage, les conversations ne sont tissues que d’anecdotes du théatre. […] Celle du dix septieme siécle est bien facile, c’est l’histoire de l’irréligion & du théatre, leur langage est devenu familier, vrai persifflage ; mais qui suppose & qui entretient une dépravation de mœurs déplorable. […] la raison vous apprenoit qu’il faut fuir le danger, si on ne veux périr, & l’Evangile ne peut nous persuader cette vérité : voilà l’esprit, le langage, la conduite du théatre. […] Les femmes dont il a si peu ménagé le goût & les graces, ont été très mécontentes, elles se sont liguées contre lui ; les hommes, leurs adorateurs, ne penient que d’après elles, & pour se ménager leurs saveurs, qui sont pour eux le souverain bien, ils ne voient que par leurs yeux, ils n’ont que leur esprit, ils ne parlent que leur langage, ne suivent que leur mode, ne pensent qu’à leurs charmes. […] La Chaussée, est sur-tout le poëte, ou plutôt l’adulateur, l’idolâtre des femmes ; ses sujets, ses plans, ses scénes, son langage, tout chez lui leur est subordonné, tout leur rend hommage ; elles plaisent, regnent, instruisent, réunissent tout l’intérêt, toutes sont vertueuses, tendres, pleines de graces & de beauté, toutes spirituelles, courageuses, élevées, enfin des modeles de perfections.