En troisième lieu, l’on peut regarder la représentation d’une Comédie comme celle d’un tableau ; plus il est animé, plus on le regarde avec plaisir ; on admire l’art du peintre, sans se laisser toucher des choses qu’il représente. […] » « Laissons là, dit-il, tout ce qui s’appelle idolâtrie, quoique néanmoins cela devrait suffire pour abolir entièrement les spectacles, examinons-en la question par d’autres raisons, comme de surcroît. […] Il est vrai que cet Historien ajoute que les Comédiens ne laissèrent pas de jouer au petit Bourbon, lorsque la Cour fut de retour de Poitiers : ce qui ne montre que trop évidemment, dit Mezeray, la dissolution où la Cour était plongée pour lors. […] Si l’homme n’avait point été corrompu par le péché, et qu’il fût demeuré parfaitement le maître des mouvements de son cœur, on pourrait croire qu’en voyant la représentation d’une chose malhonnête, il laisserait le mauvais plaisir que la chose est capable d’inspirer, pour se rendre seulement sensible à la manière de la représentation : mais dans l’état de la nature corrompue, ces deux plaisirs sont trop voisins pour pouvoir, moralement parlant, prendre l’un et laisser l’autre. […] L’on ne demeure point d’accord que la plupart des Comédies soient réformées à un point qu’elles n’impriment ou qu’elles ne laissent point de mauvaises idées capables de corrompre la pureté des mœurs d’un Chrétien.