Quand le dessein principal serait de condamner la tyrannie, en faisant voir ses progrès toujours orageux, et sa fin ordinairement misérable, ces noires pratiques salissent toujours l’esprit des assistances ; elles y laissent les idées d’un mal, dont la passion se peut servir en mille rencontres, et qu’il était meilleur d’ignorer. […] Mais cette courtoisie, cet art d’aimer qui en apparence n’a rien que d’honnête, ne laisse pas de porter à la déshonnêteté, comme la main qui pousse quelqu’un sur le premier pas du précipice, l’y jette quoique elle ne le conduise pas jusques au fond. […] ce n’est pas merveille s’ils en retiennent quelque chose, s’ils se laissent aller à une désobéissance, qu’une voix commune fait passer pour une invincible fidélité, s’ils sont emportés par cette foule ; s’ils tombent étant tirés et poussés dans un chemin si glissant. […] Ne dites point des Romans, comme des théâtres, que les discours y sont honnêtes, et qu’il ne s’y rencontre aucune parole lascive ; car ces discours ne laissent pas de porter l’impureté dans le cœur ; ce sont des brûlots qui les enflamment, sous prétexte de les venir soulager.