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193. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Si donc la danse l’expose sous un aspect séduisant, est-elle innocente, laisse-t-elle innocent ? […] Et pour y mettre le comble, ajoutez aux agrémens naturels du corps exposés, comme un Marchand étale sa marchandise, l’art de la parure la plus recherchée, l’indécence des nudités les plus dangereuses, la douceur de l’harmonie la plus attendrissante, l’éclat du théatre le plus brillant, la situation passionnée où laissent les scènes qui ont précédé, & l’art des personnes les plus exercées porté au plus haut point. […] Riccoboni, dans sa Réformation du Théatre (p. 115.), donne pour cinquieme règle & des plus importantes, de ne laisser jamais danser les femmes sur le théatre. […] Il se plaint beaucoup de l’indécence des habits, & il soutient que la décence exige que les femmes ne laissent voir précisément que leur visage & leurs mains, encore même ont-elles soin de porter des gands. […] Les entrechats de la Camargo, les balancemens de la Vestris, les attitudes de la Prevôt, en un mot toutes les infamies de la danse théatrale, laissent-elles respirer la vertu ?

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