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183. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

En fixant à un très-petit nombre les grands théâtres, ils laissent sur-tout multiplier les petits spectacles, parce qu’ils ont pour eux l’avantage d’amuser le peuple sans l’éclairer, et de le jeter, par la dépravation des mœurs, dans cette abjection, où il faut qu’il demeure pour être plus facilement gouverné. […] Cette forteresse, en tombant, a laissé échapper des idées de liberté, qu’elle sembloit tenir captives : ces idées se sont étendues à tout ; mais relativement au théâtre, l’esprit de curiosité a plus fait que la connoissance des principes. […] Il faut donc, pour arriver à ce but, leur laisser toute liberté ; en bannir la licence, non par la censure et les prohibitions, mais par des loix sages et séveres. […] C’est pourtant ce qui pourra arriver, si on leur laisse une liberté absolue ; ainsi les magistrats doivent avoir l’autorité de leur fixer les quartiers où ils doivent s’établir. […] Il vaudrait encore mieux laisser subsister la tache, que de blesser l’œil.

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