Le véritable éloge d’un auteur est dans les ouvrages, (nous laissons ici la Réligion & les mœurs) & pour les bien aprétier, il faut, s’il est possible, les mettre sous les yeux, par des extraits abrégés ; on a tâché de le faire en personifiant les principales piéces, sous le nom des acteurs. […] Veut-on excuser les poëtes, les successeurs de leur stérilité, en disant qu’on ne leur a laissé rien à faire dans le vaste champ du ridicule ? […] Quelquefois des personnes qui ont fait une partie, viennent masquées uniformément, selon quel un dessein marqué, le plus souvent malin ou galant ; quelquefois le bal est arrangé selon certain systême de déguisement ; cette assemblée alors réguliere, s’appelle mascarade ou ballet ; quand le ballet est fini, on laisse au public la liberté de danser comme il lui plair. […] La plaidoirie en étoit une très-comique, aussi bien que celle des Plaideurs de Racine ; il est de l’intérêt & de l’honneur des comédiens de ne pas laisser introduire ces degrés de jurisdiction, où un tribunal supérieur casse leur sentence ; & il est bien de l’intérêt des auteurs de forcer les comédiens à jouer ? […] Le théatre n’est & ne doit être qu’un amusement populaire, que le gouvernement laisse courir les rues sans y faire attention, il n’a garde d’y donner de l’importance, par les faveurs & les largesses, ni de la consistance, par des établissemens fixes ; il le laisse dans l’indigence, vivre de quelques érrênes que lui donnent ceux qui s’en amusent.