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157. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

Del Monaco répond ensuite à l’excuse ridicule de ceux qui disent : Quand je n’irais pas à la Comédie, on ne laisserait pas de la jouer. […] Il appuie toute cette Doctrine sur les paroles de David : « Heureux est celui qui ne se laisse point aller au conseil des impies, qui ne marche point dans la voie des pécheurs, et qui ne s’assied point dans la chaire des moqueurs. […] Mariana Jésuite, au livre 3 De Rege et Regis institutione, Cap. de Spectaculis, dit qu’on approuve les choses qui nous réjouissent, et que nous nous laissons entraîner par le poids de notre misère, à faire pis que nous n’avons vu. […] Corneille de parler en ces termes : « Si mon âme à mes sens était abandonnée, Et se laissait conduire à ces impressions Que forment en naissant les belles passions. » Et l’humilité de Théâtre souffre aussi qu’elle réponde de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, Et si Rome et le temps m’en ont ôté le rang, Il m’en demeure encore le courage et le sang, Dans mon sort ravalé je sais vivre en Princesse Je fuis l’ambition, mais je hais la faiblesse. » Il fait voir ensuite que les passions qui ne pourraient causer que de l’horreur, si elles étaient représentées telles qu’elles sont, deviennent aimables par la manière dont elles sont exprimées.

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