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49. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

  Si l’on jugeait qu’une Réforme aussi entière que vous l’avez proposée, dût entraîner des difficultés dans l’exécution, qui en balançassent les avantages, & qu’on voulût continuer d’avoir des Comédiens de profession ; il faudrait essayer de présenter un Système qui, dans ce dernier état du Comédisme, en prévînt tous les inconvéniens actuels & avoués. […] Les jeunes Elèves ne débuteront sur les Théâtres publics, qu’après en avoir été jugés dignes aux Exercices généraux qui se feront chaque année : les Magistrats pourront retarder le temps du début ou l’avancer, suivant les circonstances, ou les talens des Elèves, ou le besoin du Théâtre, & la convenance de l’âge dans certaines Pièces. […] Les Villes de Province, assez considérables pour avoir un Théâtre où l’on jouerait toute l’année, ou seulement durant l’hiver, tireront leurs Acteurs du Collége Dramatique de la Capitale : on leur enverra les jeunes Elèves des deux sexes dont elles auront besoin, soit de ceux & celles dont il est parlé dans l’Articles précédent, qui n’auront pas encore été jugés capables d’être admis au Théâtre de la Capitale, soit des autres, qui auront néanmoins achevé leurs Exercices, & qu’on réputera les plus formés. La Direction de la Capitale pourra, lorsqu’elle le jugera à propos, rappeler les Sujets qu’elle aura donnés à la Province, sans autre condition que de renvoyer des Eléves dans le même genre pour les remplacer. […] Vous avez raison, belle Honorine, & vous jugez la Nation d’après la bonté de votre cœur.

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