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3. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Si vous voulez être bien pourvue, vous devez avoir pour mari un homme d’esprit et de jugement, et il n’y a point d’homme doué de jugement qui ne soit plus aise d’épouser une fille sage, modeste, retenue et retirée, qu’une danseuse, qu’une volage ou éventée, semblable à ces fruits tout flétris qui ont traîné par les rues, et qui ont été exposés à cinquante jours de marché. […] Pensez-vous être excusé au jugement de Dieu, de croire plutôt à un homme qui vous flatte, qui vous parle en secret, et qui ne vous apporte aucune preuve de son dire, qu’aux prédicateurs qui n’ont point d’intérêt que la vérité, qui vous parlent en public de la part de votre pasteur, de votre évêque, de votre Dieu, et qui prouvent leur dire par les textes de la Bible, par les Pères et les conciles ? […] Pensez-vous être excusé au jugement de Dieu, d’avoir plutôt ajouté foi à un casuiste à la mode qui se rend complaisant à vos inclinations, qu’à S. […] Comme en effet ils sont dignes de blâme, et vous aussi, et au jugement de Dieu tous ces raisonnements humains, ces arguments spécieux, ces beaux plaidoyers, qu’on étale en faveur de la chair et du monde, seront comme des toiles d’araignées subtilement tissuesf, mais qui se dissipent par un petit vent ; car tous ces raisonnements humains ne sont pas si solides et inébranlables que le ciel et la terre, ni le ciel et la terre qu’une seule parole ou syllabe de l’Écriture ; Facilius est cælum et terram præterire quam unum apicem de lege cadere (Luc 16. 17.).

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