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51. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

Valère Maxime rapporte que des femmes nues jouèrent dans une pièce où l’infâme Héliogabale représentoit Vénus, & dans laquelle il surpassa l’impudence du plus effronté satyre. […] Mais, si du moment qu’on joue la comédie on doit être réputé infâme, tant de rois, tant de princes, tant de magistrats, tant de prêtres, tant de religieux qui l’ont jouée, ou qui la jouent le seront aussi. […] car il n’importe pas qu’on joue par amusement ou pour gagner sa vie : si la chose est mauvaise en soi, elle l’est par rapport à tout le monde. […] Aux temps, pour qu’on ne joue pas toute l’année, & à toute heure comme autrefois, & qu’on aille seulement aux spectacles au sortir de l’office divin ; attention toujours gardée par les comédiens, qui ne jouent qu’entre cinq ou six heures, & qui donnent relâche au théâtre à la fin du carême, & à toutes les grandes fêtes de l’année. […] Qu’ils les eussent bravées ces loix, ils auroient éprouvé le même traitement que les comediens Italiens, chassés de Paris en 1694, pour avoir joué des pièces licentieuses.

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