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35. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

Ces Comédiens ayant été avertis par les Confesseurs qu’ils ne devaient pas jouer cette Comédie, l’absolution même ayant été refusée à une des femmes qui monte avec eux sur le Théâtre, ils s’en sont plaints à leurs Maîtres, et ils en ont fait des railleries publiques. […] On demande donc si on doit leur refuser l’absolution à tous jusqu’à ce qu’ils se corrigent, et promettent non seulement de faire leurs efforts pour ne la plus jouer, mais jusqu’à ce qu’ils l’aient obtenu de leurs Maîtres : mais s’ils promettaient seulement de leur en parler, et de faire tout ce qui dépend d’eux pour s’en abstenir, leur pourrait-on donner l’absolution ? […] Mais d’autres Confesseurs sans avoir égard aux raisons ci-dessus alléguées, peuvent-ils les absoudre, sous prétexte qu’on la joue à Paris, à Rome, et ailleurs ? […] Les Docteurs en Théologie de Paris qui ont vu l’exposé ci-dessus, sont d’avis qu’on ne peut accorder les Sacrements à ceux qui jouent, ou qui font jouer la Comédie intitulée le Festin de Pierre, ils les en croient indignes, comme gens qui servent à entretenir le crime ; car ç’a toujours été une doctrine constante dans l’Eglise, que nul Chrétien ne peut ni représenter, ni même assister comme simple spectateur à la représentation des Pièces de Théâtre qui sont remplies d’intrigues amoureuses et d’impiété. […] Cette Pièce ne saurait donc être trop censurée, et il est indubitable qu’on ne peut sans un très grand péché jouer en public pour divertir les spectateurs une Pièce qui afflige tous ceux qui ont de la piété et qui aiment Dieu.

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