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30. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

J’ose avancer à la barbe des Athéniens, que Corneille ni Moliere ne pourroient faire de nos jours un si grand nombre de Piéces, vû la lenteur des Histrions, & leur négligence à jouer les nouveautés ; & je le prouve, car il est tems de parler. […] A huit Piéces par année, les 53 qui sont inscrites sur le noir Tableau du Foyer, ne pourront être jouées que dans six ans & demi, (le calcul est aisé à faire, huit Piéces par an.) […] ) Ce dernier a même encore ses Perfidies à la mode, Comédie cinq Actes en vers, qui doivent être jouées…. quand…. […] Alors si nous avons le malheur encore de perdre un de ces Poëtes, son ombre en descendant aux Champs Élisées pourra apprendre à l’illustre Auteur de Caliste & d’Astarbé, que sa Comédie se joue enfin ; mais ce ne pourra être qu’en 1779, encore… encore… L’établissement du second Théâtre Français ne se faisant pas, quelques Poëtes Dramatiques, las d’attendre cinq à six ans, firent jouer leurs Piéces sur les Théâtres de Province ; entr’autres M. […] » Ils auroient moins de cabales & de dégoûts à redouter ; & l’intérêt des Comédiens de la Capitale les forceroit bientôt à solliciter auprès des Auteurs, la permission de jouer les Piéces jugées vraiment bonnes dans cette espece d’essai.

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