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143. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

L’Opéra-Sérieux qui leur permit de monter sur son Théâtre, ne s’attendait pas qu’ils dussent lui jouer un si vilain tour. […] Comme ses Personnages étaient contraints de jouer à la muette, on descendait un carton, qui s’arrêtait sur la tête de ceux qui devaient parler, & sur lequel étaient écrites en grosses lettres les paroles que l’Acteur ne pouvait faire entendre que par signes. […] Les couplet qu’on devait chanter étaient sur des airs connus, on en répandait des copies dans le Partèrre & dans les Loges ; l’Orchestre jouait l’air, des gens apostés exprès, confondus parmi les Spectateurs, commencaient à chanter, le Public les accompagnait en chorus. […] Non-seulement Polichinel & ses autres confrères de bois, représentaient les piéces de l’Opéra-Comique ; mais encore les infortunés Acteurs de ce Spectacle si souvent renversé jouaient avec eux ; ils se tenaient cachés derrière la toile, & parlaient tandis qu’on fesait mouvoir les Marionnettes.

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