a-t-elle pu être assez insensible aux malheurs publics, à ceux du Souverain, pour jouer des comédies au milieu des larmes, du sang, des incendies, et arracher par l’amorce du plaisir de la bouche du peuple le morceau de pain qu’il avait à peine pour vivre ? […] Le Comédien Roscius touchait lui seul du trésor public trente-six mille écus par an pour jouer une douzaine de fois, ce qui revient à près de dix mille livres par représentation. […] C’est une chose incroyable que les sommes excessives dont il fit profusion à de magnifiques badineries : il joua et perdit un soir quatre-vingt mille écus. […] il n’y aurait pas moins de folies à mettre sur la scène ; mais on ne veut ni se jouer soi-même, ni dégoûter les chalands. […] C’est le Bourgeois, le Marchand, le Financier, le Procureur gentilhomme, environné de maîtres, comme celui de Molière, qui bien loin de corriger personne de ce ridicule, qu’il a si bien joué, n’a servi qu’à le répandre.