Mais la belle nature qui partout est une, réprouve une représentation trop ouvrageuse ; elle nous dit : ou chantez, & remuez les passions par des sons doux, forts, emportés, déchirans, terribles2 : ou parlez, & sachez exciter l’admiration, la joie, l’attendrissement, la terreur, par des choses agréables, touchantes, surprenantes, capables d’épouvanter ; exprimées par une belle Poésie, & même par une Prose convenable : ou dansez, & par des gestes expressifs peignez tout ; par des attitudes gracieuses, ou par des mouvemens précipités, furieux, séduisez ou faites trembler. […] Une Religion telle que la nôtre, si grande, si sainte, qui console le pauvre, retient le malheureux sur le bord du précipice creusé par le desespoir, fait tressaillir de joie l’indigent au sein de la misère ; qui porte l’épouvante sur l’heureux oppresseur, fait trembler le Tyran victorieux, impuni, & fraye au remords le chemin du cœur des Rois, doit être respectée dans nos Drames.