J’ai rapporté dans l’Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs, que pour rendre la joie au Spectateur attristé par la Tragédie, les Poëtes inventerent les Piéces Satyriques, Piéces de mauvais goût, parce qu’il ne peut y avoir d’alliance entre la Tragédie & la Comédie, deux espéces de Poësie, entierement opposées l’une à l’autre. […] Destinée à l’amusement d’une vile Populace, elle étoit grossiere dans ses discours : & dans ses bouffonneries, se permettoit toute médisance, toute obscénité, & que d’obscénités devoient remplir un Spectacle consacré à la joie, chez un Peuple qui dans sa Religion avoit des Fêtes si impures & si extravagantes ! […] Par quelle bisarrerie l’homme qui ne souhaite que la joie, va-t’il chercher les objets qui l’attristent, plutôt que ceux qui le font rire ? […] Le rire n’est pas toujours le témoignage de la joie, & dans la véritable joie, comme celle que nous cause une heureuse nouvelle, nous ne rions jamais.