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17. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

L’auteur de ce roman entreprend de les détromper ; mais c’est sur-tout au bien de la jeunesse qu’il croit travailler en écrivant ces mémoires. « Les peintures trop attrayantes d’un tendre amour, quelque vertueux qu’il soit représenté, intéresse, émeut, et la morale devient sans effet. […] Le génie sinistre qui semble diriger les opérations et fixer le goût de ce siècle, a imaginé de substituer des enfans aux comédiens, et de ne plus se servir de ceux-ci que comme d’instituteurs et de curateurs de ces jeunes baladins, qui parfaitement modelés sur le ton et les talens mimiques des anciens, ajouteroient aux attraits ordinaires des spectacles la candeur et l’intéressante naïveté de la jeunesse. […] Mais dans l’ivresse de vos débauches, vous respectiez la jeunesse. […] quand au lieu d’une jeunesse mâle et vigoureuse, on ne trouvera plus que de petits squelettes pâles, hideux, sans énergie dans l’ame comme sans force dans le corps ? […] Une jeunesse vermeille et vigoureuse est devenue une espèce de phénomène dans l’ordre de la nature vivante ; des teints pâles et livides, une marche chancelante, des regards hébétés et languissans, voilà ce que présente l’âge de la croissance et de l’énergie vitale….

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