Nous avons ici deux jeunes Beautés qui ne nous quittent pas ; l’une est la Pupille de monsieur Des Tianges, l’autre se nomme mademoiselle De Liane, la même qui doit épouser le frère de mademoiselle Des Arcis : j’ai voulu voir comme ton mari se comporterait avec elles : poliment, en homme agréable, léger, prévenant, mais insensible : il n’a goûté que le jeune Des Arcis : peut-être ils se ressemblent ? […] Combien le danger ne croîtra-t-il pas, si la Pièce n’offre qu’une intrigue amoureuse, où de jeunes fous dupent un vieillard insensé ! […] Il sourit aux duperies, à l’ingénuité, aux plaisanteries, il s’amuse presqu’innocemment ; car il n’est pas assez affecté pour que ses passions soient émues d’une manière dangereuse : mais qu’il voye représenter ces mêmes Pièces ; l’Alcmène séduisante, dont il se peint vivement la situation, qu’une gaze claire couvre à peine lorsqu’on la suppose entre les bras d’un Amant-dieu, remue furieusement son jeune cœur. […] La bagatelle Heureusement est-elle faite pour donner aux Dames & aux Martons beaucoup de défiance, bien de l’éloignement pour nos jeunes Militaires ? […] La Tragédie nationale aurait ici le même effet, si nous célébrions nos grands hommes ; ces Drames ne pourraient qu’échauffer dans nos jeunes Citoyens l’amour de la gloire, du Prince* & de la Patrie.