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233. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

« Ne voudriez-vous point, dit Sganarelle dans l’Ecole des maris , De vos jeunes muguets m’inspirer les manières, M’obliger à porter de ces petits chapeaux Qui laissent éventer leurs débiles cerveaux ; Et de ces blonds cheveux de qui la vaste enflure Des visages humains offusque la figure ; De ces petits pourpoints sous les bras se perdants, Et de ces grands collets jusqu’au nombril pendants ; De ces manches qu’à table on voit tâter les sauces, Et de ces cotillons appelés haut-de-chausses ; De ces souliers mignons de rubans revêtus, Qui vous font ressembler à des pigeons pattusf ; Et de ces grands canons où, comme en des entraves, On met tous les matins ses deux jambes esclaves, Et par qui nous voyons ces Messieurs les galants Marcher écarquillés, ainsi que des volants. […] Mais le jeune Cléon chez qui vont aujourd’hui Nos plus honnêtes gens, que dites-vous de lui ? […] A ses jeunes désirs j’ai toujours consenti, Et je ne m’en suis point, grâce au Ciel, repenti. […] Il en est à peu près de même des jeunes personnes de l’autre sexe.

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