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347. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Qu’on ne dise pas que ces applaudissemens se rapportent plus au jeu de notre Melpomène qu’à ses paroles : les hommes d’aujourd’hui rougiroient de passer pour être moins impies qu’automates ; ils auroient honte de paroître se laisser plus transporter par ces cheveux hérissés d’horreur… ces regards égarés, ces sons de voix plus lents , par ce jeu de l’Actrice ; en un mot, que sentir tout le beau de la question, d’où le sçait-il ? […] Où, si le dogme des peines d’une autre vie , n’est pas combattu, on se fait un jeu des foudres du Ciel & des feux de l’enfer. […] que cette espèce de corruption…… est sans doute criminelle, puisqu’elle offense Dieu,… qu’elle est sans doute criminelle en France puisqu’elle blesse les loix du pays  ; Ils aimeroient bien mieux pouvoir nous démontrer qu’elle n’est point incompatible avec le bonheur d’une Nation , eux qui ne se contentent pas de nous fournir un moyen absurde pour nous faire un jeu de ce crime , mais qui en Apologistes infatigables se font sous toutes sortes de formes un honneur, une étude, un capital de nous en fournir tous les jours de nouveaux moyens. […] ) mêlent ordinairement à leurs jeux des farces & comédies dérisoires, qui sont choses défendues par les Saints Canons, dont les assemblées donnent lieu à des parties ou assignations d’adultère & de fornication, & qui font dépenser de l’argent mal-à-propos aux Bourgeois & aux Artisans de la Ville .

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