Dans l’épître dédicatoire & un avertissement, il prouve que ce n’est pas chez les Italiens, comme on l’a dit cent fois, que nos poëtes & nos romanciers se sont formés, mais dans les bons auteurs espagnols, dans l’Océan dramatique de Lopes, dans la Méditerranée de Calderon. […] La barriere vient enfin d’être levée : un seigneur italien, le Comte Campi, croyant apparemment trouver un titre de noblesse dans le libertinage du théatre, a composé à Modene une Phedre italienne, sous le nom de Biblis & de Caunus son frere, dont elle est amoureuse. […] Dans ce drame italien il n’y a que le rôle de Biblis qui soit bien rendu, tous les autres, même celui de Caunus, sont froids, sans élévation, sans pathétique. […] On dit en France que c’est la seule bonne tragédie italienne. Il est vrai que le génie du pays, tourné à la bouffonnerie & aux concetti, est moins propre au tragique : aussi les italiens ne donnent point de tragédies.