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31. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Quand une intrigue est débrouillée, quand les personnages n’ont plus rien à désirer, l’art & le bon sens ne veulent-ils pas que tout soit entièrement achevé ? […] Lorsqu’on nous dit que le dénoument ne doit point traîner en longueur ; on nous avertit aussi de ne placer après lui aucun mot inutile ; par ce que l’Action qui se termine promptement satisfait davantage le Spectateur, & que le moindre mot lui paraît froid & ridicule, après que l’intrigue est dénouée. […] Mais comme cette mélodie dure trop long-tems, & qu’elle ne s’arrête pas toujours à peindre des passions, il est clair qu’elle détourne l’attention du Spectateur, & qu’elle l’oblige souvent à perdre de vue l’intrigue du Poème. […] L’Ariette ne refroidit-elle pas assez l’intrigue, sans qu’il faille en prolonger la durée jusqu’à l’infini ? […] Il est dangereux de refroidir l’action, & d’arrêter la marche de l’intrigue.

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