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19. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

C’est le dénouement légitime de toute l’intrigue, l’heureux terme des artifices des Auteurs & des Acteurs, la récompense & le couronnement de deux amans. […] Non, non, la morale & l’intrigue théatrale n’autoriseront jamais à souiller l’imagination par de mauvaises pensées, le cœur par le plaisir du péché, ni à en courir volontairement le risque, parce qu’Arlequin à la derniere scene doit prendre Marinette pour sa moitié. […] Cette rapsodie n’a ni intrigue ni dénouement, ce n’est qu’une suite de mensonges d’une femme infidelle qui trompe effrontément son mari. […] Le théatre couronne toutes ces entreprises ; le dénouement heureux de la piece est la récompense de l’intrigue & de l’artifice, le fruit de l’obstination & de la révolte, le chef-d’œuvre des fourberies d’un valet ou d’une soubrette. […] Toute l’intrigue consiste dans un domestique qui vole son maître, & est loué & récompensé par le fils qui veut avoir de l’argent pour fournir à sa passion (c’est la même intrigue des Fourberies de Scapin & de cent autres comédies).

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