Je n’adopte pourtant pas dans toutes ses parties l’opinion du Philosophe de Genève, qui soutient que, « la transition de la parole au chant, & sur-tout du chant à la parole, à une dureté à laquelle l’oreille se prête difficilement, & forme un contraste choquant qui détruit toute l’illusion, & par conséquent l’intérêt » (66). […] Les Ariettes refroidissent l’intérêt. […] Il me semble qu’elles refroidissent l’intérêt ; car il est bien difficile de les lier tellement au sujet, qu’elles s’y rapportent toujours : & quant même elles y seraient liées avec art, il n’en serait pas moins vrai que l’action en languit. […] « Les Poètes doivent savoir que le passage de la déclamation à la musique ne peut être sauvé que par un accroissement dans la passion, ou dans l’intérêt, qui semble appeller de lui-même une èxpression nouvelle & plus éxagérée. […] Je crois qu’ils ne doivent absolument placer aucune ariette dans le tems que l’intérêt est à son comble, ni dans des Scènes qui doivent marcher rapidement, comme dans celles qui approchent & forment la catastrophe.