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29. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

Il est vrai que l’Athée y est puni à la fin, mais le but de l’Auteur est de réjouir les spectateurs, comme il le déclare dans sa Préface ; et non de leur inspirer une véritable horreur de l’impiété et du crime. […] En voici un tiré de l’Epître de Saint Cyprien à Donat : « C’est là, dit-il, qu’on apprend les adultères en les voyant représenter, et que par la contagion d’un mal publiquement autorisé une Dame qui était chaste quand elle est entrée au spectacle, en revient impudique et corrompue ; car combien le geste et l’action du Comédien sont-ils capables de souiller le cœur, d’inspirer la débauche, de nourrir les vices et le libertinage ? […]  » Ajoutons à ces autorités celle du troisième Concile de Milan dans la quatrième partie des Actes de l’Eglise de Milan page 485. qui s’exprime en ces termes : « Que le Prédicateur ne cesse de reprendre ces assemblées qui servent d’amorce aux péchés publics, et que les hommes accoutumés au mal comptent pour rien ; qu’il tâche d’en inspirer la plus grande horreur ; qu’il fasse voir combien Dieu y est offensé, combien de maux, de calamités publiques, et de dommages ils attirent sur les Royaumes ; qu’il témoigne en toute occasion combien on doit détester les spectacles, les Comédies, les jeux publics qui tirent leur origine des païens, et qui sont entièrement opposés à l’Evangile et aux règles de la discipline chrétienne ; qu’il représente souvent les châtiments publics que ces désordres attirent sur le peuple chrétien ; et pour fortifier les fidèles dans une doctrine si importante, qu’il emploie l’autorité très respectable des Pères, tels que sont Tertullien, Saint Cyprien, Salvien, Saint Chrysostome.

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