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62. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Et cependant, n’a-t-on pas vu des séminaristes imberbes se précipiter au milieu de ces groupes innocents, les disperser, renverser le tonneau du ménétrier, et imposer leur loi à ces vieillards, à ces pères, ignorant encore leurs droits ? […] Et vous, prêtres aveugles et impolitiques, laissez le peuple se livrer à ses plaisirs innocents ; faites en sorte qu’il se contente de sa position ; qu’il ne compare pas cette position pénible, douloureuse et sans avenir, avec la situation si douce et si heureuse de l’homme riche, et avec l’oisiveté dans laquelle vous vivez vous-mêmes, et que vous ne devez qu’à la nouvelle dîme qui s’exprime de son front. […] Un repas par lequel on célèbre l’union innocente de deux jeunes cœurs, l’union de deux familles, et dans lequel règnent la joie et peut-être aussi un peu plus que de la gaîté, est l’objet de la censure inexorable de ces prêtres rigides, et sans doute de leur dépit. […] » Que ajouter à ce tableau de mœurs, de mœurs pures et innocentes, et de quel autre coloris oserais-je essayer de l’embellir ? […] Ainsi, mes chers auditeurs, dans notre goût pour les spectacles, nous cherchons dans la tragédie l’attendrissement, le trouble, la terreur même, en un mot de vives émotions indépendamment de l’instruction, et dans la comédie, nous voulons trouver et de la gaîté franche, et un rire pur et innocent, et encore d’utiles leçons.

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