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226. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

» Tu ne te serais pas attendu à ce subterfuge : tu n’aurais jamais cru que s’intéresser à un malheureux qui va recevoir le salaire dû à ses crimes sur un échaffaut, se délivre de ses gardes, perce la foule, & trouve le moyen, par une fuite précipitée, de tromper ceux qui le poursuivent, soit se mettre à sa place, quand même j’aurais servi à lui faire un passage à travers la populace ; ce sentiment est chez tous les hommes pensans, hors chez des barbares, comme Jean-Jacques Rousseau ; être l’instrument innocent de son évasion, n’est point s’associer à ses forfaits ; l’humanité en est garant, quoiqu’ennemie des voleurs & des assassins. « Un peuple (dit-il) voluptueux veut de la musique & des danses ; » il veut parler des Français ; son Devin de Village est la preuve qu’il connaît l’esprit & le goût de la nation ; il a donc contribué lui-même à corrompre nos mœurs. […] A l’égard de l’Orateur, l’Eloquence d’un Avocat célèbre, a souvent fait absoudre le riche coupable au préjudice de l’innocent né dans le sein d’une fortune médiocre. […] Non, lui répondit son Père enflammé de colère, faible excuse : il faut, lui dit-il, que je venge moi-même la mort de l’innocent par la perte du coupable, & que tu rende la vie à celui de qui tu la tiens. […] Quelque raison qu’il allègue pour rendre ce Spectacle innocent, il ne pourra me convaincre ; l’Homme de sang froid n’est souvent pas le maître de ses passions, regorgeant de vin, peut-il espérer d’en triompher ?

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