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111. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

On n’y voit point de personnages de femmes ; tous les rôles sont remplis par des hommes ; tout y est châtié ; rien n’est capable d’y flatter la sensualité, ni de fomenter le dérèglement des passions : c’est pour le coup un divertissement innocent. […] On leur répond (avec la permission de M.F.) que c’est à peu près comme si une femme infidèle faisait gloire du prix de ses infidélités, et qu’elle voulût passer pour innocente, parce qu’on la souffrirait devant d’honnêtes gens par des raisons de nécessité ou de politique. […] Le Brun, intéressé par sa profession à trouver la Comédie innocente, peut-il prétendre que des allégations vagues suffiront pour faire compter saint Charles Borromée au nombre des Apologistes du Théâtre ? […] Thomassin par son usage louable, Beaubourg par son extérieur édifiant, Mademoiselle Beauval par sa sagesse, et beaucoup d’autres Comédiens par la pureté de leur conduite, n’ont pas rendu leur métier plus noble ni plus innocent. […] On n’a eu pour but que de mettre la Comédie dans son vrai point de vue, et de montrer qu’elle n’est ni aussi pure ni aussi innocente qu’on le dit.

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