Il prétend que la peine d’infamie dont les Histrions ou Farceurs sont flétris par cette loi, ne tombe pas sur cette troupe, dont la profession est noble : il espere même, à la faveur de son éloquence, la faire ériger en un corps académique, jouissant des mêmes honneurs que les autres Académies Royales. […] On entend par-là tout lieu public ou privé où il s’assemble du monde pour voir la représentation, quiconque y paroît se donnant en spectacle, encourt la peine d’infamie. […] Voilà, Mademoiselle, le grand cheval de bataille de votre habile Jurisconsulte, il auroit dû jetter les yeux sur la Glose qui est en marge ; elle établit une différence décisive entre celui qui représente pour son plaisir, & ceux qui montent sur le théâtre pour en tirer du profit ; ceux-ci sont tous notés d’infamie, sans exception, parce qu’ils divertissent le monde à prix d’argent, par le spectacle de leur personne, quia mercedis causâ ludibrium sui faciunt : Il n’en est pas de même des Musiciens qui jouent des instrumens en présence de plusieurs personnes, dès qu’ils le font gratuitement pour s’amuser, comme le Roi David, cet exercice ne les deshonore pas.