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52. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

 » Secondement, il prouve que les Spectacles doivent être condamnés par le jugement que font les hommes de ceux qui les représentent, qui passent dans le sentiment commun pour des gens infâmes17. « Peut-on, dit-il, un aveu plus fort de la méchanceté de ces Spectacles que la note d’infamie qui est attachée à ceux qui les font, quelques plaisants et agréables qu’ils soient d’ailleurs » ; d’où il infère18, que si les hommes les traitent de cette manière, Dieu punira ces Acteurs bien d’une autre sorte. […]  » Dans le Code des Canons d’Afrique, Canon 129, qui est tiré du Concile de Carthage de l’année 419, et qui est inséré dans le Droit Canon, on défend aux infâmes tels que sont les Comédiens de pouvoir former des accusations. « Toutes personnes, dit le Canon47 , qui ont quelque tache d’infamie, c’est-à-dire, les Comédiens et les autres gens de profession honteuse, ne seront point reçus à former d’accusations. […] Dans le Droit Canonique98, ils sont réputés infâmes et irréguliers ; or l’infamie et l’irrégularité que les Comédiens contractent, n’est point une infamie ou une irrégularité pareille à celle que contractent, par exemple, ceux qui se marient deux fois que l’on appelle Bigames, ou qui sont dans de certains emplois de Justice : celle-ci ne suppose point de péché : elle est, comme parle le Droit, une irrégularité par défaut99 de Sacrement ou de douceur, mais l’autre suppose toujours un péché : c’est pourquoi les Canonistes l’appellent une infamie ou une irrégularité ex delicto, c’est-à-dire, fondée sur quelque péché. Telle est l’infamie ou l’irrégularité des Comédiens : car on ne peut pas douter que des personnes que l’on rejette de la sainte Communion, que l’on prive de la sépulture Ecclésiastique, que l’on regarde comme pécheurs publics, et que l’on excommunie, ne soient infâmes et irréguliers ex delicto. […] L’on objecte encore une Déclaration du Roi du 16 Avril 1641, enregistrée au Parlement le 24 suivant, par laquelle il paraît que les Comédiens ont toujours été notés d’infamie jusqu’en ladite année 1641.

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