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42. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

C’étoient au moins d’honnêtes gens, qui n’ont pas terni leur vie par les infamies du Tabarinage, & fait cent fois rougir la pudeur, pour exciter les ris insensés de la populace. […] M. de Chamfort est embarrassé de concilier l’Académie avec elle-même, & avec le gouvernement éclésiastique & civil, & de justifier l’indécence qui priva des honneurs littéraires un de nos plus célébres écrivains, un citoyen vertueux des droits de citoyen & à la vie & à la mort, car il est vrai que Moliere a vécu dans l’infamie légale, & Corneille en homme d’honneur, qu’il est mort sans aucune marque de religion, qu’il a été privé de la sépulture éclésiastique, & Corneille en bon Chrétien. […] M. de Champfort ne trouvera pas mauvais que la balance penche en faveur de ces grands hommes, & qu’on ne regarde pas comme un grand Philosophe celui qui donne des leçons pernicieuses aux mœurs, un Auteur dont les ouvrages sont pleins d’impiétés & d’infamies, où la vertu est toujours ridicule, la corruption excusée, la pudeur toujours offensée. […] Par-tout l’humanité blessée, la sagesse éteinte, les devoirs oubliés ; c’est un abyme d’infamie.

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