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17. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

ils aiment ceux qu'ils condamnent, ils méprisent ceux qu'ils approuvent, ils estiment l'Art, et ils notent d'infamie ceux qui l'exercent: N'est-ce pas un étrange jugement que de flétrir un homme pour cela même qui le rend recommandable ? ou plutôt n'est-ce pas avouer clairement qu'une chose est pernicieuse lors que ceux qui la font, quelque agréables qu'ils soient, sont notés d'infamie ? […] Puisque les hommes quelques favorables qu'ils soient aux divertissements de la volupté, jugent ceux qui en sont les acteurs, indignes d'être admis aux dignités, et qu'ils les notent d'infamie, combien plus sévère sera le jugement que la Justice de Dieu exercera contre eux ? […] C'est donc avec raison que nous qui faisons profession des bonnes mœurs, et de la pudeur, nous nous abstenons de vos voluptés, de vos pompes, et de vos Spectacles, comme de choses mauvaises, et consacrées à de fausses divinités, dont nous savons la naissance et l'origine, et nous les condamnons comme des corrupteurs agréables : Car qui n'a horreur dans la course des Chariots, de voir la folie de tout un Peuple qui se querelle: Qui ne s'étonne de voir dans les Jeux des Gladiateurs, l'art de tuer les hommes : La fureur n'est pas moindre au Théâtre ; mais l'infamie y est plus grande : car un Acteur y représente les adultères, où il les récite : Et un Comédien lascif émeut les passions des autres, en feignant d'en avoir lui-même.

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