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140. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

De changer l’opinion publique sur les duels, sur la réparation des offenses, et sur les occasions où un brave homme est obligé, sous peine d’infamie, de tirer raison d’un affront l’épée à la main. […] Ses seules armes devaient être l’honneur et l’infamie : jamais de récompense utile, jamais de punition corporelle, point de prison, point d’arrêts, point de Gardes armés. […] De là résultait naturellement note d’infamie, dégradation de noblesse, incapacité de servir le Roi dans ses Tribunaux, dans ses armées, et autres punitions de ce genre qui tiennent immédiatement à l’opinion, ou en sont un effet nécessaire. […] Il n’y a ni Maréchaux, ni satisfaction qui suffisent, il faut que je les venge ou que je me déshonore ; les édits ne me laissent que le choix du supplice ou de l’infamie. […] [NDE] Digeste de Justinien, Livre III, Titre II « De ceux qui sont notés d’infamie », 2, § 5, in Corpus de droit civil, ca. 530 : « Le préteur ajoute : "celui qui montera sur un théâtre, sera infâme".

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