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191. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Lorsqu’en 390, selon Tite-Live, on établit à Rome des Jeux scéniques en l’honneur des Dieux, pour obtenir la cessation de la Peste, fut-ce des infâmes qu’on chargea de ces Représentations ? […] Plus un Peuple est corrompu, plus sa langue est chaste, & plus les Livres obscènes y sont dangereux : les sévices du Gouvernement ne servent qu’à les rendre plus chers, sans les rendre plus rares : je ne vois qu’un remède à ce mal ; ce serait que nos Ecrivains le plus sages abandonnassent, dans leurs Productions, cette prétendue chasteté de la Langue, & que par un vertueux Cynisme, ils ôtassent tout le sel de ces Livres infâmes qu’on ne peut anéantir. […] Après la chutte de la République, on vit des hommes se dévouer au Gladiatorat, pour la santé de l’Empereur : l’infâme Caligula obligea un Romain d’accomplir le vœu insensé qu’il avait fait pour sa vie : digne récompense de l’adulation basse de ce voteur, en faveur d’un monstre.

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